Un petit post sous forme de fable que j'avais écrit il y a quelques temps :
"Il existe une petite île du pacifique qui vit depuis des siècles au rythme des vagues, du vent et du temps qui passe. Cette petite île est composée de plusieurs clans et est dirigée par un chef unique à tous, ce qui en fait une société vivant depuis des siècles en paix.
Ce chef est un chef élu, et aucun autochtone ne remettra jamais son siège en cause, et ce, pour une raison bien précise : les habitants de cette île ont inventé ce qu'ils considèrent fièrement comme la forme la plus aboutie de la démocratie.
Il est curieux que personne ne parle jamais de cette île. Peut-être que si leur système finissait par devenir mondialement connu, celà pourrait remettre en cause toutes les formes de gouvernement ? Quoi qu'il en soit, le peu de publicité pour cet endroit paradisiaque en font un lieu très peu prisé du tourisme et lui permet de garder son identité et de ne pas être poluée par l'industrialisation.
Ne tergiversons plus et passons directement au vif du sujet : la façon dont s'organise la démocratie dans ce pays.
Tout d'abord, n'importe qui peut se présenter à la fonction de chef, il suffit pour celà qu'il en fasse la demande officielle et que le village se réunisse et organise une sorte de vote préliminaire pour déterminer si le chef en présence est digne de le rester ou si l'on doit en changer. Les indigènes se munissent alors de deux cailloux que l'ont trouve aisément sur les plages de ce pays : un blanc et un noir, puis chaque habitant va déposer un des deux cailloux une corbeille déposée au centre du village, puis quand tout le monde a voté, on compte les cailloux blancs et les cailloux noirs. Si les cailloux blancs sont majoritaires, celà veut dire que le chef est digne de rester à son poste, dans le cas contraire, les cailloux noirs en plus grand nombre indiqueront que le chef doit laisser sa place et chacun peut choisir son champion parmis les volontaires à la succession.
Il faut qu'il se déroule un cycle lunaire complet avant l'annonce des nouveaux postulants, et ce pour laisser le temps aux "citoyens" de faire leur choix. Ceux qui s'imposeront par la force, la menace ou en achetant ses concitoyens par des faveurs ou des cadeaux sera éliminé à vie des candidats potentiels. Celà sert à déterminer qui est honnête de qui ne l'est pas.
29 jours écoulés, un autre cycle lunaire devra s'écouler afin que chacun des candidats puisse développer ses intentions et son programme pour le bien de la communauté, puis, le jour de la pleine lune suivante, on organise le vote proprement dit.
Ce vote diffère du premier vote d'éviction par le fait qu'on n'utilise plus une seule corbeille mais autant qu'il y a de candidats. Chaque corbeille est agrémentée du symbole du candidat. Ce symbole est constitué d'une statuette sculptée et peinte aux couleurs de sa famille.
Là, chacun des électeurs va déposer une pierre noire dans l'une des corbeilles : celle de celui qu'il désire le moins comme chef. Après comptage, celui qui aura le moins de pierres noires sera désigné comme chef, car considéré comme le moins détesté. "
Bien que cela soit un conte, il découle d'une théorie dite du "Vote noir", par opposition au vote blanc.
Cette utopie qui a émergé du milieu underground d'anarchistes anglais des années 70 a déjà fait l'objet de nombreux articles et semble pour certains une bonne alternative au scrutin uninominal utilisé par les démocraties modernes mais dont l'issue ne découle pas forcément sur le meilleur candidat.